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Mawlana Cheikh Ibrahim-Lecons

Cours de Sheikh Safaat pour la houliya de Kassala
Novembre 2016
Traduit par : Khaled Farid, Montréal

Leçons de la vie de Mawlana Cheikh Ibrahim


Remercions Allah de nous avoir accorde la plus sublime de toutes les grâces, le Prophète Mohammed (SAWS). Inépuisables sont Les coffres d’Allah et infinis sont ses dons.

Si notre bien-aimé Prophète Mohammed n’est pas visible parmi nous, il ne nous a pourtant jamais quittés. Son esprit, sa Religion, ses enseignements sont bien vivants parmi nous. A travers les âges, Le Prophète (SAWS) nous a envoyé des hommes dont la fonction est, par leurs enseignements et par leurs actes, de nous rappeler sa présence et son héritage, afin que jamais nous ne l’oubliions. Ces personnes représentent l’élite privilégiée, favorisée. Pour des raisons connues de Lui seul, Allah a choisi, par pure générosité, d’accorder à ces hommes la science, la sagesse, et la clef de ses mystères. A leur tour, ces personnes choisiront parmi les autres une élite a qui elles transmettront ce qu’elles auront reçu. Ce soir nous allons parler d’un de des plus importants de ces personnages: Mawlana Cheikh Ibrahim Mohammad Uthman. 

Les derniers écrits par Sidi Fakhreddin décrivent Mawlana Cheikh Ibrahim dans la qasida  (Al Ta’eya) ainsi:

“Un généreux donne là où se trouvent ses dons”. Sa nature est donc généreuse, et la générosité qualifie son caractère et ses actes en tout temps, tout lieu.

Or, cette générosité infinie de Mawlana Sheikh Ibrahim est l’attribut sur lequel est fondé l’univers car, nous savons qu’Allah a crée l’univers par magnanimité, d’ou l’énoncé : « Celui qui a créé  l’univers par pure magnanimité». Donc, si la magnanimité n’avait pas été créée l’univers n’aurait point existé; et sans la magnanimité également,  les sagesses n’auraient jamais vu le jour, et sans la faveur, les mystères ne seraient points. 

Que signifie cela ?

Le « Magnanime » est un nom d’Allah qui signifie Celui qui donne sans limites et sans raison. Donc, la création de l’univers à partir de ce nom est sans raison connue non plus, c’est une manifestation de la magnanimité.

Sans le ithar (faveur)  il n’y aurait pas de mystères: Ithar : Préférer une nation a une autre ou une personne a d’autres. Sélection d’une personne a qui on donne les mystères (des noms pas exemples) et ca  c’est le khalifa du temps. Pourquoi on en favorise une? Parce que si les mystères étaient dévoilés aux masses, ils ne seront plus mystérieux. Et la personne ainsi favorisée,  favorisera d’autres à son tour.
La sagesse c’est le fond du savoir ; le savoir est dans les livres, mais on ne comprend pas nécessairement tout. Tout le monde lit l’histoire, mais qui en tire des leçons ?
Sans la générosité il n’y aurait point de sagesse : A partir du nom  « Al Karim » Allah a créé la générosité et de là, la sagesse qui a été conférée aussi aux élus, le khalifa du temps.

Sidi Fakhreddin décrit dans ses vers les vertus  de Mawlana Sheikh Ibrahim par des mots tels que  “Magnanimité », « générosité » et « omniprésence ». Le Prophète (SAWS) avait  demandé à ses compagnons : » Savez-vous qui est le plus généreux de tous? » Ils répondirent : »Non nous ne savons pas O prophète”. Il répondit:” Allah est le plus généreux des généreux, et je suis le plus généreux après Allah, et le plus généreux après moi sera un homme a qui on a enseigné un savoir qu’il répandra, et au jour de la Résurrection lorsque les nations se présenteront pour être jugées,   on le verra venir séparément avec une nation qui sera a lui”

Mawlana Cheikh Ibrahim a reçu magnanimité, générosité, sciences, mystères et sagesses. Le plus grand acte de générosité de Mawlana Cheikh Ibrahim était la diffusion des sciences de la Tariqa a travers la planète a des milliers de disciples, afin que les gens a travers la planète puissent comprendre ce qui jusqu’à ce jour était accessible seulement a une minuscule élite.

Du temps de Sidi Fakhreddin, le Savoir provenait d’une seule source. Si on voulait apprendre, il fallait prendre la science directement de la bouche de Sidi Fakhreddin. Mais c’est pendant le temps de Mawlana Cheikh Ibrahim que la permission a été donnée de partager le savoir et de multiplier les moyens de diffusion de ce savoir, et de dévoiler les mystères et les joyaux qu’il recelait. C’est donc pendant la vie de Cheikh Ibrahim que les sciences qui étaient enfouies dans les tiroirs ont vu la lumière et sont devenues des sujets étudiés à travers la planète. C’est seulement du temps de Cheikh Ibrahim que les gens ont commencé à parler ouvertement des sciences de Sidi Fakhreddin et à former des groupes d’étude.

Or, le partage du savoir est le plus grand don car le savoir et le zikr seront toujours étroitement liés. Et l’ignorant vivra toujours dans l’inconscience et la misère. 

Le poème suivant s’adresse a celui ou celle qui prétend, a tors, posséder la science : »  Toi ! L’ ignorant trop fier pour le savoir, qui prétends avoir la Science mais qui ne l’a point, viens vers nous et prends la Science à la source “

Mawlana Sheikh Ibrahim était un grand savant et un grand sage. Si vous aviez eu le plaisir de l’écouter vous auriez vu comment une seule parole pouvait contenir des heures et des heures de science et de sagesse.

Un mourid raconte l’histoire suivante: «  Un jour je lui ai dit: (« Mawlana, le jour ou est arrivé le poème qui dit : »Demandez lui le salut au jour du jugement, en ce jour ou vos plus grands amis ne vous seront plus d’aucun secours”, tous les gens sont venus en masse pour te voir, et te demander l’intercession et le salut. Tu leur a accordé a toutes et tous une Fatiha. Pourtant, aujourd’hui et je ne vois plus aucune de ces personnes  ici ».  Mawlana me répondit:” Tu n’a pas compris. Demandez-lui le salut signifie « aimez-le », car au jour du Jugement, on est en compagnie de ceux qu’on aime”. Ce n’est pas le fait de venir me demander des fawatehs. 

Mawlana Cheikh Mohammed Uthman lui a accordé le nom  « Al Karim » ou « le généreux ». Or le nom “Al Karim” ou le généreux est un des noms qui n’ont aucun opposé parmi les noms. Le nom Al Karim ou le généreux est aussi un nom dont les manifestations sur Terre sont rares et se limitent au Coran, et a Ahl al bayt .  Donc, la générosité de Cheikh Ibrahim était dans sa sagesse. La sagesse n’est elle pas le fond du savoir? Sidi Fakhreddin l’a décrit ainsi:” C’est un savant qui cachait sa science et aussi un sage”.  Le sage, c’est celui qui connait le fond des sciences et la sagesse était contenue dans ses propos même s’il n’enseignait officiellement rien. La sagesse est une parole, un acte.  Mawlana était ainsi, le plus sage des sages, le plus savant des savants, sa largesse la plus grande parmi toutes les largesses.

Nous avons décrit sa magnanimité et sa générosité, parlons à présent de son  altruisme et de ses faveurs. Mawlana préférait les gens dont le cœur était pur. La barrière a son amour n’était pas la distance, mais par la pureté des cœurs.  Son amour pénétrait tous les cœurs et il avait le don de faire croire à chaque personne qu’elle était sa personne favorite,  et qu’il la préférait à toutes les autres personnes présentes. 

Tous ceux qui ont fréquenté Cheikh Ibrahim ont eu  l’impression d’être sa personne favorite. Mawlana Cheikh Ibrahim t’accordait son amour inconditionnel lorsque tu faisais passer les intérêts de ton frère avant les tiens. Mawlana disait :” Il y’a des personnes qui sont toutes proches de moi que je ne connais pas du tout,  et d’autres a des milliers de kilomètres dont je suis conscient a chaque seconde. Mawlana Cheikh Ibrahim aimait que les gens soient cléments les uns envers les autres. Il aimait aussi que les gens intercèdent auprès de lui en faveur de ceux dont il était mécontent. 

Si jamais Mawlana Cheikh Ibrahim était fâché contre un murid, il attendait avec impatience que quelqu’un vienne intercéder auprès de lui en faveur de cette personne et si personne ne le faisait, il  demandait aux autres pourquoi nul d’entre eux n’avait intercédé auprès de lui en faveur de cette personne.

Mawlana Cheikh Ibrahim aimait beaucoup les gens avec lesquels il passait du temps et partagait de bons moments. Si un jour quelqu’un le trahissait ou le blessait il disait : « Voyez comment cette personne a agi envers moi après que j’ai cassé la croûte avec elle » ?

Le fait de casser la croute avec une personne était aux yeux de Mawlana Cheikh Ibrahim une forme de contrat qu’il fallait honorer.

Mawlana Cheikh Ibrahim était une incarnation de la dernière partie de la qasida Ta’eya dont il est lui même l’objet. Il était une représentation vivante, accessible des valeurs mêmes que cette qasida lui attribuait.

Mawlana Sidi Fakhreddin avait dit dans un de ses poèmes que les Qasaids étaient terminées. Une fois que Mawlana Cheikh Ibrahim était au Caire, les mourids lui ont demandé la raison, il a répondu qu’il y’aurait d’autres qasaids. Les mourids incrédules ont attendu et c’est cette nuit la que la dernière partie de la Ta’eya est arrivée. 

L’amour de Mawlana Cheikh Ibrahim pour un mourid etait proportionnel a l’amour du mourid pour ses frères. Plus tu aimes ton frère et plus cet amour augmente. Il aime que l’union et l’harmonie règnent parmi les  mourids, et que les frères soient au service les uns des autres, et de la tariqa, plus que tout. Il n’aimait pas la compétition au service de la Tariqa si le but en était de gagner sa faveur. Il aime que le service soit purement pour l’amour de la tariqa et des frères.  Cela veut dire qu’il ne faut pas essayer de prendre la place de ton frère, tu dois plutôt trouver une autre façon de servir la tariqa. Il y’en a assez pour tout le monde et la Tariqa est encore en voie de développement et a besoin des efforts de tous et toutes. La porte du service est grande ouverte.

Le généreux est généreux même envers les mesquins.  En fait, il n’y’a que les personnes dont la nature est généreuse comme Mawlana Cheikh Ibrahim qui soient capables d’être généreuses envers les personnes méchantes. Mawlana était donc toujours généreux. Il était doux lorsqu’il vous blâmait et craignait toujours de blesser les personnes qu’il voulait corriger ou blâmer, 

Mawlana savait calmer les esprits. Peu importe vos problèmes, entre ses mains vous vous sentiez toujours en sécurité. Un mourid lui a une fois demande : » Mawlana, tu as dit des choses terribles et je ne veux pas que tu sois en colère contre moi ». Mawlana répondit : « Quelle que soit ma colère elle n’est jamais du fond du coeur». 

Un des exemples de ses « karamats » est relaté ainsi par Sheikh Safwat: «  Après la naissance de mon fils Fakhreddin , on me l’a donné et je ne l’ai pas aimé car il avait le crane déformé. Hélas j’ai haï cet enfant à cause de cette difformité, surtout comme je l’avais nommé Fakhreddin. Quatre mois plus tard, Mawlana est venu me rendre visite en 1985, il a pris cet enfant de 4 mois entre ses mains et le bébé de quatre mois était a peine plus gros que la paume de la main de Mawlana. Mawlana a enveloppé le bébé de la manche de son habit et a commencé à le cajoler et a faire des salawats sur le Prophète. Trois mois plus tard le crane du bébé était devenu normal et la difformité avait disparu»,  Imaginez ce qu’il peut faire avec vos âmes, s’il est capable de changer la forme physique d’un bébé avec ses doigts.

C’est du temps de Cheikh Ibrahim que la tariqa s’est répandue à travers tout le Soudan. Il visitait tout le Soudan et parlait dans les mosquées et avant qu’il n’ait quitté les lieux,  les gens avaient pris la tariqa sans qu’il n’ait fait d’efforts visibles pour les y attirer

Mawlana n’aimait pas parler en son propre nom mais au nom du Prophète SAWS, car c’est la lumière du Prophète SAWS qui attire les gens et leur apprend le Dhikr.

Mawlana a fait 5 heures de routes aux USA pour rencontrer un monsieur à qui il voulait donner lui-même la Tariqa. Il aurait pu envoyer quelqu’un d’autre. Si quelqu’un venait lui demander la tariqa il ne déléguait jamais cette tâche mais la faisait lui-même et donnait lui-même les awrads. Les mourids lui disait des fois: « Mawlana laisse l’un d’entre nous s’en occuper» et il répondait :. »Je suis au service du Prophète SAWS ». C’est le principe sur lequel la tariqa a été  fondée ».

Une fois mawlana a dit que telle personne lui devait de l’argent. Mawlana a insisté à avoir son argent cette nuit même. Nous nous sommes rendus chez cette personne et une petite fille a ouvert la porte. La petite fille a dit que la police avait emmené son père. Nous sommes allés au poste de police et on nous a dit que le monsieur devait de l’argent a quelqu’un d’autre et c’était la raison de son arrestation. Nous sommes donc retournés voir Mawlana et lui avons raconté celà et Mawlana décida de régler la dette du monsieur. Il nous a  ensuite donné de la viande, du riz , du sucre et de l’argent pour la petite fille et ses frères. Voilà qui était Mawlana Cheikh Ibrahim !


Comments

  1. Nous savons que le Prophète Muhammad SAWS était la première création. Dieu a dit qu'Il a créer les créatures pour Se faire connaître d'où Il à créer avec une certaine raison (sans magnanime). Une fois les noms d'Allah sont créer (si je me trompe pas) là il y a l'effet du magnanimité.

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