Le livre d’Allah c’est notre assemblée
Une analyse du discours de
Mawlana Sheikh Muhammad Sheikh Ibrahim Sheikh Muhammad Uthman
Abdu al Burhani
A l’occasion de la houliya de 2017
Par: Khaled Farid, Montréal
Le 11 mai, 2017
Dans son discours de la houliya de 2017, Mawlana Cheikh Mohammed a dit :
« Recherchez la science car la quête de la science est un signe de piété.
La recherche de la science est un acte de piété et son partage est une
glorification d’Allah. La quête de la science est une forme de jihad, le
partage de la science est une charité. La science est votre compagne dans
la solitude, votre fidèle conseillère dans la prospérité ou dans l’adversité,
votre plus fidèle amie, votre plus précieuse alliée et la lumière qui vous
guide sur la route du Paradis ».
Si Mawlana a choisi de ne pas expliquer davantage cet énoncé c’est qu’il a
probablement voulu que nous commencions à le mettre tout de suite à exécution
en l’analysant et en essayant d’en tirer des leçons. Les vertus de la Science, de
son acquisition et de son partage sont nombreuses.
Imam Al Ghazali a dit dans Al Ihya: « Nombreux sont Les versets du Coran qui
témoignent des vertus de la Science».
« Allah élèvera en degrés ceux d’entre vous qui auront cru et ceux qui auront
reçu la Science.” (La discussion:11)
« Ceux qui ont le savoir et ceux qui ne l’ont pas sont-ils égaux » ? (Azzumar :9)
Le Prophète SAWS a dit : « Mieux vaut apprendre une branche de la science
que faire 100 rakaats ».
A propos du partage du savoir le Coran a dit : « Allah prit, de ceux auxquels le
Livre était donné, cet engagement: «Exposez-le, certes, aux gens et ne le
cachez pas». Mais ils l’ont jeté derrière leur dos et l’ont vendu à vil prix. Quel
mauvais commerce ils ont fait!”
Les vertus de la science sont nombreuses : La science est le moyen d’arriver
jusqu’Allah. C’est la félicité continue et éternelle car dans la science se trouve la
richesse dans cette vie et la félicité dans l’au-delà.
On a dit que la semence de cette vie, c’est la récolte de l’autre ; avec son savoir,
celui qui possède la science sème dans cette vie le bonheur éternel car il purifie
les valeurs des gens et les incite à faire ce qui les rapproche d’Allah. : « Par la
sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et
discute avec eux de la meilleure façon”. Il raisonne avec l’Elite, sermonne les
masses et discute avec les obstinés et ainsi, il assure son propre salut et celui
des autres et ca, c’est un être humain parfait.
Et les catastrophes de la nation musulmanes ne sont ils pas dus de nos jours au
manque d’information ?
Les connaissances obligatoires et les connaissances facultatives
Le Prophète (SAWS a dit: « La quête du savoir est le devoir de tout musulman
et de toute musulmane ».
Dès la puberté, le musulman a le devoir de bien comprendre le sens des deux
moitiés de la déclaration de Foi sans nécessairement y croire. C’est l’exemple
des musulmans du désert du temps du prophète (SAWS), qu’on connait sous le
nom d’ Aarâbs « Arabes durs et primitifs » et qui se contentaient de venir
prononcer la chahada et apprendre ce qu’elle signifiait, et d’apprendre les
obligations au fur et a mesure qu’elles arrivaient. Ils apprenaient aussi ce qui
était licite et ce qui était illicite mais n’avaient ni la capacité ni l’obligation
d’apprendre davantage. En cas de doute, cette personne cherchait l’information
qui suffisait à répondre à sa question et à dissiper ses doutes mais ne cherchait
pas à aller plus loin. Donc, juste assez d’information pour éviter l’Enfer et aller
au Paradis.
Ce qui précède est un exemple des sciences utiles dans cette vie uniquement.
Les niveaux de sciences augmentent au fur et à mesure que leur source et leur
contenu deviennent spirituels. Les savants de la charia offrent une interprétation
exotérique tandis que les soufis vont au delà des apparences vers l’ésotérisme.
Les savants vertueux et les savants corrompus.
Les quatre catégories de savants sont :
1- Un homme qui possède la science et qui le sait, suivez-le !
2- Un homme qui possède la science mais qui ne le sait pas ; Réveillez-le !
3- Un homme qui ne sait rien du tout et qui le sait, guidez-le !
4- Un homme qui ne sait rien mais qui ne le sait pas : Evitez-le !
La raison
Le Prophète SAWS a dit : « La Raison est la première chose qu’Allah a créée.
Apres l’avoir créée il lui dit : « viens » et elle vint, « va » et elle s’en alla. Allah dit
alors : « par Ma Gloire et Ma majesté tu est la chose la plus noble que j’ai créée.
Tu sera l’outil avec lequel je donnerai, recevrai, récompenserai et punirai »
Allah a dit:” De tous Ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah”
Dans ce verset, Allah fait l’éloge des savants. Le verset est aussi une preuve de
leur statut et de leur immense supériorité vis à vis les gens communs. Ceux qui
reçoivent le titre de « savants », sont les spécialistes des sciences de la
Religion, ceux qui craignent Allah, et dont tous les actes sont motivés par cette
crainte.
Toutefois, il faut d’abord comprendre le véritable sens du terme « crainte » dans
ce contexte ; il s’agit ici d’une station spirituelle dite : « l’état de la crainte »
(maqam al Khaouf), qui est un état de crainte pure d’Allah et qui ne peut pas être
comparée à la crainte que les gens éprouvent en cas de danger. Il s’agit d’un
état de crainte que ne peuvent atteindre que les élus, les walis, les saints. Les
walis sont donc les savants en question, ceux qui à travers le savoir reçu d’Allah
ont appris à Le craindre tel qu’Il mérite d’être craint.
Tous les croyants craignent Allah, tous les musulmans craignent Allah,
cependant, dans chaque cas, la définition de la crainte est totalement différente.
La crainte des savants clairvoyants (walis) est différente de celle des savants de
la charia, qui à son tour est différente de celle des musulmans communs. La
crainte des premiers est de loin plus parfaite et plus vraie, ils enseignent la
Science aux serviteurs d'Allah pour mériter d’être de ceux à propos desquels
Mawlana a dit : « Le partage de la science est un acte de charité », ils ne
transgressent pas les lois d’Allah et exécutent Ses ordres.
Cela ne signifie pas que le simple croyant ne craint pas Allah ; toutefois, comme
nous l’avons mentionné plus haut, le sens visé par le Seigneur, béni soit son
nom, est la perfection dans la crainte:
« Les vrais croyants sont ceux dont les coeurs frémissent quand on
mentionne Allah. Et quand Ses versets leur sont récités, cela fait
augmenter leur foi. Et ils placent leur confiance en leur Seigneur »
Le verset ne veut pas dire que celui dont le coeur ne frémit pas quand on
mentionne Allah, ou dont la foi ne semble pas augmenter quand on mentionne
Allah ou quand il lit le Coran n'est pas un croyant, le verset fait plutôt référence à
ceux qui sont déjà croyants, mais qui à l’écoute des versets du Coran le
deviennent davantage. Ceux-là sont les croyants parfaits dont la Foi est
parfaite.
La compréhension du terme « ayat » varie également selon le niveau spirituel
de la personne. Pour les uns, « ayats » signifie tout simplement « versets », pour
les autres il signifie « signes ». La définition du terme « signe » varie à son tour
d’une personne a l’autre ; pour certaines personnes, les « signes » d’Allah se
trouvent dans la contemplation de la création, pour d’autres les signes sont Les
guides véridiques voilés » (Al Hudat al Sadeqouna Oulou Khafa): Les Mathanis,
les prophètes et les messagers, les grands saints.
Les guides véridiques voilés qui sont des signes d’Allah et dont la connaissance
du Coran et de la Sounna sont d’inspiration divine ont atteint la Foi parfaite, leurs
coeurs sont remplis de vraie dévotion et de vraie crainte. Leur sincérité avec
Allah est parfaite et fondée sur une véritable connaissance du Seigneur.
Imam Ghazali a dit:” La crainte est soit un serrement de coeur face a un danger
imminent, ou dans un sens plus profond, c’est le fait de connaitre Allah
réellement à travers ses noms, ce qui engendrera inévitablement la crainte. C’est
pour cà qu’Allah a dit: « De tous Ses serviteurs, seuls les savants craignent
Allah ».
La « crainte » est donc une conséquence directe de la connaissance d’Allah ; et
la connaissance d’Allah exige une connaissance préalable de tous les noms
d’Allah.
Le musulman commun ne craint pas Allah même s’il pense le faire, car « Allah »
est le nom qui regroupe tous les autres noms du Seigneur. Il craint plutôt le
châtiment d’Allah s’il transgresse et ca, ce n’est pas une crainte d’Allah mais un
désir d’éviter l’enfer et d’aller au Paradis.
La crainte d’Allah exige donc la connaissance d’Allah. Et la connaissance d’Allah
exige la marche vers Allah, avec l’aide d’un guide qui connaît déjà tous les
sentiers. Il s’agit d’une progression à travers les noms d’Allah et c’est
seulement, après que les mystères des noms, et des noms opposés, ont été
révélés au Mourid qu’il pourra vraiment connaitre Allah. C’est uniquement une
fois rendu à cette étape qu’il sera digne du titre de “Alem” ou Savant et qu’il
pourra vraiment ressentir la crainte pure d’Allah.
Compte tenu de ce qui précède, il est clair que Mawlana encourage les mourids
à apprendre toutes les sciences de la Religion, mais l’emphase est sur les
sciences de la Vérité car elles mènent a la dévotion, à la piété et à la glorification
d’Allah que Mawlana mentionne.
Clairement, Mawlana nous encourage à persévérer dans la recherche de cette
science qui mène à la connaissance d’Allah béni soit Son nom : « La science est
votre compagne dans la solitude, votre fidèle conseillère dans la prospérité ou
dans l’adversité, votre plus fidèle amie, votre plus précieuse alliée et la lumière
qui vous guide sur la route du Paradis ».
Une fois qu’Allah vous aura permis de Le connaitre, vous atteindrez la vraie piété
et la vraie dévotion; et Allah le Tout Puissant sera alors tout ce dont vous aurez
besoin :Votre ami, votre allié, et la lumière qui vous guidera sur la route du
Paradis.
Khaled Farid
Comments
Post a Comment