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Les morts et les vivants

Tariqa Burhaniya Montréal
Khaled Farid, Montréal
Cours de Cheikh Safwat
Al Dhkerina wa-l-Dhkerat
Les évocateurs et les évocatrices
Introduction :
Nous avons appris à travers les enseignements de Sidi Fakhreddin de très
importantes notions qui sont entre autres :
• Distinguer les différentes parties du corps et identifier leur relation avec le
niveau spirituel correspondant:
Ø Islam=corps
Ø Iman=coeur
Ø Ihsan=âme
• Les trois étapes de la religion : Islam, Iman, Ihsan et leur relation avec « Al
Akl » (la Raison), selon son interaction avec les sens, le coeur ou l’âme
Ø Islam : Raison au niveau des sens
Ø Iman : Raison au niveau du coeur
Ø Ihsan : Raison au niveau de l’âme
Nous avions dit que l’être humain qui raisonnait uniquement avec ses sens
physiques était incomplet car sa raison, ou son « Aql », son lien avec sa sagesse,
fonctionnait uniquement au niveau de l’âme d’honneur, appelée ainsi parce qu’Allah
a honoré l’homme en la lui accordant, et c’est cette âme qui sépare l’être humain du
reste des créatures. L’âme d’honneur ne peut pas percevoir le monde spirituel, car
elle est faite uniquement pour permettre à l’être humain de vivre sa vie sur Terre
en lui donnant le pouvoir d’apprendre, de communiquer et d’interagir avec son
environnement.
Pour communiquer avec « Alam al Ghayb », le monde spirituel de l’invisible, Allah
nous a munis d’une seconde âme qui est l’âme de la Foi ou « Roh al Iman ». Cette
âme est une étincelle de la lumière du Prophète SAWS et elle est le lien entre l’être
humain et le monde de l’invisible. Sachant cela, nous avons donc l’obligation en tant
que soufis de penser au-delà des apparences, et de chercher le sens ésotérique des
sciences. Pour ce faire, nous devons apprendre a utiliser notre coeur et notre âme et
à nous interroger sur le sens des choses dont l’interprétation exotérique pourrait
satisfaire les autres, mais pas nous. Si nous ne trouvons pas satisfaisantes les
réponses que les autres trouvent acceptables, c’est la preuve que Roh Al Iman, l’âme
de la Foi, est bien active et vivante chez nous et nous avons le devoir de la
développer.
La vie et la mort
Pouvons nous donc dire que l’idée de la vie et de la mort ; soit la notion d’être mort
ou vivant est pareille aux trois niveaux précédents? Au niveau physique c’est le cas !
Hommes et bêtes ont des fonctions vitales qui les animent et les maintiennent en
vie ; si les organes cessaient de fonctionner, la mort s’ensuivrait.
Sachant que l’être humain a été créé pour adorer et honorer son créateur, et que ce
même créateur lui a fourni les outils qui lui permettent de le faire, nous devons donc
en conclure qu’il ne suffit pas que notre corps soit en vie afin de mériter le nom d’
« être humain vivant ». Pour que l’être humain soit considéré réellement vivant, le
coeur et l’âme doivent l’être également.
Donc, pouvons-nous considérer que certaines personnes qui existent sur cette Terre
sont mortes, tandis que d’autres qui sont dans la tombe sont bel et bien vivantes ?
Oui effectivement !
La Prophète SAWS a dit : « Je donne l’exemple de celui qui évoque Allah vis a vis
celui qui ne le fait pas. Le premier est vivant, le deuxième est mort ». Il ne s’agit
clairement pas ici de la vie et de la mort du corps, mais de l’âme. Donc la personne
qui évoque Allah, qui fait le dhikr, est vivante même si elle est dans la tombe.
Sayyidina Anas raconte l’histoire suivante : « Un voyageur en route vers La Mecque
ayant un jour posé sans le savoir sa tente au dessus d’un tombeau, entendit une
récitation de Sourate al Mulk. A son retour, il raconta son histoire au Prophète
(SAWS) qui lui dit que c’était l’habitant du tombeau qui la lisait. « Il avait pris
l’habitude de la lire de son vivant, et il continue à la lire après sa mort ». Lui
répondit le Prophète (SAWS).
Donc, pour nous qui avons appris à réfléchir, cet homme qui prie et qui évoque dans
la tombe est vivant, tandis que celui qui marche sur terre mais qui n’évoque point
Allah, ne l’est pas. Autrement dit, le premier est vivant dans l’autre monde et le
second est mort dans celui-ci !
Certaines personnes osent prétendre que le Prophète (SAWS), les compagnons et les
saints sont morts et que nous sommes vivants ; en fait c’est l’inverse, ils sont vivants et
nous sommes morts, à moins que nous soyons de ceux dont le dhikr maintient l’âme et le
coeur en vie.
Et si jamais vous demandiez a quelqu’un qui est à l’étape de Al Islam s’il faisait de dhikr,
il vous répondrait: « mais nous évoquons tous Allah! ». L’honnêteté, la bonté, le
dévouement, la conscience professionnelle, tout ca plait à Allah et donc c’est du dhikr car
nous nous souvenons de Lui, nous obéissons à ses commandements et nous tenons loin
des interdits». C’est une erreur très commune ; en fait, il ne faut pas mêler les pratiques
et les notions religieuses. Les textes religieux sont clairs et nous devons savoir faire la
distinction ; si toutes les obligations religieuses étaient pareilles elles seraient
interchangeables et chacun ferait ce qui lui plaisait. Pouvons nous dire par
exemple : « Je vais faire la salat dix fois par jour au lieu de cinq mais je ne donnerai pas
la zakat» ?
Allah et son prophète ont donné à chaque pratique religieuse ainsi qu’à celui qui la
pratique un nom spécifique:
Celui qui fait la Salat est Mousalli
Celui qui observe le Jeune est Sayem
Celui qui sort la Zakat est Mutazakki
Celui qui fait le dhikr est Dhakir
De même, il ne faut pas confondre l’adoration d’Allah avec la crainte d’Allah (Taqwa) ou
avec ce qu’on appelle la conscience. Un commerçant qui est honnête avec ses
fournisseurs et ses clients est quelqu’un qui craint Allah ou quelqu’un de consciencieux,
mais ca ne l’élève cependant pas au rang des dhakerin (évocateurs) ; c’est simplement un
commerçant honnête qui sait qu’Allah le surveille et il craint Allah. Ca ne veut pas dire
que son intégrité et sa crainte d’Allah n’ont aucun mérite, loin de là, mais il ne faut pas
prendre son intégrité pour du dhikr.
Or, Quand Allah a voulu nous donner l’ordre de faire le dhikr, Il a dit
ouvertement : « évoque le nom de ton seigneur ». Quand il nous a recommandé d’être
honnêtes et bons il l’a aussi fait très clairement, nous n’avons donc pas le droit de
mélanger les deux notions
Dans la Religion, ce sont des notions clairement identifiées et non interchangeables. Il ne
faut pas les mélanger car la mission des ennemis de l’Islam est de vous induire en erreur
et vous faire oublier les principes de base de votre religion.
La lecture du Coran peut-elle remplacer le dhikr ? Non car Allah a dit clairement :
Lisez-le Coran
Glorifiez-Le : (sabbehouh)
Evoquez-Le :(edhkorouh)
Evoquez Le par Son nom : (Edhkor Isma rabbika)
« Les croyants sont ceux qui à la mention du nom Allah ressentent dans le coeur la
crainte d’Allah ». Clair ?
Le dhikr est mentionné partout dans le Coran, il est toujours accompagné de la notion de
la fréquence et de la quantité : « évoquez le beaucoup », « Ceux et celles qui évoquent le
nom d’Allah souvent ». Mais la lecture du Coran par contre est toujours suivie par « ce
que vous pouvez ». C’est ce mélange des notions, cette confusion qui cause l’érosion des
principes de base de la religion et risquent de causer la perte de la Nation musulmane.
Mais pour apprendre à distinguer les notions et les principes de la religion, il faut
consulter un spécialiste. Le Coran est clair sur ce point et il nous incite à chercher
l’information auprès de celui qui la possède et ce n’est pas toujours la même personne.
Le Prophète Mohammed SAWS est le Prophète mère ; il est seul à posséder l’ensemble
des sciences de l’Islam : Dhikr, fiqh, sharia, etc. Mais il a ensuite crée des champs de
spécialisation. N’allez donc pas poser à l’imam de la mosquée du coin des questions sur
le dhikr car il n’aura probablement pas la réponse, ni les compétences pour vous
répondre. Posez-lui plutôt des questions sur les pratiques de base comme la façon de faire
les ablutions. Si vous voulez apprendre le dhikr, demandez a un cheikh.
Mais Notre bien-aimé Prophète Mohammed SAWS n’est pas mort. Il est en vie, il est
parmi nous, il nous voit. Nos actions lui sont présentées quotidiennement et si elles sont
bonnes il en remercie Allah et si elles sont mauvaises il intercède en notre faveur et
supplie Allah de nous accorder Son pardon.
Aucun peuple ni nation ne peut aspirer au titre de peuple privilégié ou favori d’Allah. La
nation de l’Islam livrée a elle-même ne serait pas plus privilégiée que les autres ; mais
c’est l’amour intense d’Allah pour son prophète Mohammed SAWS qui distingue cette
nation des autres.
Montrons nous donc dignes de cette intercession en multipliant les actes de dévotion :
awards, prières, dhikr. C’est en le rendant fier de nous au jour de la Résurrection que

nous pourrons adéquatement le remercier.

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