Musique

Petit cours de Mawlana Sheikh Muhammad qu’Allah l’agréé

Khaled Farid, Montréal

Mawlana commence le cours par une référence au hadith de la flute endiablée. Ce hadith n’est pas identifié mais il doit s’agir de celui-ci:

D'après Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle) que le Prophète SAWS entra chez moi, à mes cotés deux filles chantaient en citant les exploits de Bu'âth. Il s'allongea sur le lit et nous tourna le dos. Abû Bakr (qu'Allah l'agrée) entra et me réprimanda :

" La flûte du diable chez le Prophète ! " dit-il.

Le Messager d'Allah SAWS se tourna alors vers lui et dit : " Laisse les ! "

Une fois que son attention fut détournée je leur fis signe de s'en aller et elles sortirent.

(Rapporté par Bukhâri et Muslim)

Mawlana: En fait, ce hadith se résume en deux simples mots: La bonne relation avec le Vrai et la bonne entente avec les créatures. La bonne relation (avec Allah) dépend de l’intention de chaque personne. Si l’intention est de se rapprocher Allah, sachez donc que tout ce qui  rapproche du Vrai est vrai et que tout ce qui  éloigne du Vrai est faux et après ca vient l’égarement.

Ce hadith ne s’applique pas qu’à la flute, mais à tous les instruments de musique en général. La musique est comme une drogue car elle peut nous faire perdre les sens. Le musicien  peut prendre possession du corps, de la raison et de l’âme des autres;  ca serait une bonne chose si cet envoûtement menait à Allah, mais ca peut être très dangereux si le musicien vous envoûtait au point que la musique vous prenne entièrement.

Il y’a des gens qui n’adorent pas Allah, mais une autre divinité, voire même un arbre; mais qui maitrisent un instrument de musique au point de pouvoir éveiller en vous des sensations que vous ne saviez même pas que vous possédiez, et ainsi vous éloigner du bon chemin.

La règle générale est donc que tout ce qui ne nous rapproche pas d’Allah est futile.

Par exemple: Les gens nous parlent souvent de la charia et de l’importance de la Charia . Dans ce cas, si la personne qui parle ainsi le faisait par ostentation, et qu’elle oubliait que la charia n’était en fait qu’un moyen de parvenir jusqu’à Allah, cette action pourrait en elle-même constituer une forme d’égarement.

Ce n’est donc pas une question d’instruments de musique, mais plutôt de savoir si telle action nous rapproche ou nous éloigne d’Allah. Est-ce que je me sers de la musique comme le font les frères, Masha’Allah, pour mieux enseigner les versets d’Allah et le tahlil?

La musique et les instruments de musique ne sont donc pas catégoriquement défendus ,car le Prophète SAWS et d’autres prophètes en possédaient. Le problème survient lorsque sous l’influence du diable, ils deviennent une fin plutot qu’un moyen.